Bonjour le Vieux ! C’est comme ça que l’on m’accueille lorsque j’arrive au Cameroun.
La première fois, j’étais quelque peu interloqué et j’ai même failli être très désagréable avec ce jeune qui m’apparaissait très mal élevé. Mais mes amis africains m’ont expliqué que c’était une marque de respect : Le Vieux, en Afrique, est supposé être le détenteur d’une sagesse qui profite à toute la communauté.
Il est respecté et ses avis sont recherchés.
C’est vrai qu’il y a beaucoup de beaux vieux en Afrique, d’authentiques patriarches…
Rien à voir avec nos petits vieux occidentaux tellement peu fringants qu’on s’est finalement résolu à les cacher derrière les murs de maisons de retraite.
(Drôle de mot que ce mot de retraite qui peut tout à la fois être synonyme de nirvana pour certains jeunes mal dans leur travail ou inversement de repli sur soi pour ceux qui, après une vie de labeur sont chez nous brutalement abandonnés à leur solitude)
Pour ma part, j’ai choisi :
Je ne vieillis pas, je grandis !
Si je peux me reconnaître une qualité, ce serait celle d’avoir su conserver ma curiosité propre à la nature humaine telle que la décrit Desmond Morris dans son merveilleux livre : Le singe nu.
Je ne suis pas tombé dans les pièges de la société de consommation qui n’a besoin que de consommateurs passifs (même s’il m’arrive comme tout un chacun de succomber parfois à la tentation)
Je reste ouvert à l’apprentissage et ma principale occupation quotidienne consiste à apprendre pour que chaque année qui passe me fournisse l’occasion de devenir plus intelligent et plus cultivé.
Je ne vieillis pas, je grandis !
Je conserve une activité et des objectifs
Je bouge mon corps tous les jours parce que c’est le seul remède dont nous ne pouvons pas nous passer
Je raconte tout cela dans mon dernier roman :