Si l’on ne devait conserver qu’une seule bonne raison de faire l’éloge de l’optimisme, le fait qu’il soit bon pour la santé suffirait à lui seul à justifier l’entreprise. De loin en loin les grandes sagesses du monde ont eu l’intuition que cet état d’âme positif recelait sans doute des vertus puissantes, propres à contenter le corps autant que l’esprit.
Dans la Bible, au Livre des Proverbes, le roi Salomon n’écrivait-il pas : « un cœur joyeux rend le visage serein ; mais quand le cœur est triste, l’esprit est abattu » (15:13) et, un peu plus loin, « un cœur joyeux est un bon remède, mais un esprit abattu dessèche les os » (17:22) ?
Aujourd’hui, ces principes sont désormais reconnus et, comme l’écrit Thierry Janssen, « de plus en plus de thérapeutes en sont convaincus : Une attitude optimiste face à la vie est le médicament le plus puissant et le moins coûteux que l’être humain ait jamais eu à sa disposition ».
Quand la recherche se penche sur l’optimisme
Ces liens entre optimisme et bien-être, curiosité et équilibre psychologique ou bonne humeur et longévité nourrissent depuis plusieurs décennies nombre d’études cliniques et scientifiques de référence.
Dès les années quarante, l’ambitieuse étude du développement des adultes de l’université de Harvard s’attache – après avoir identifié leur niveau d’optimisme au début de l’enquête – au suivi de plusieurs centaines d’hommes adultes. Vingt ans après, avec une moyenne d’âge de 45 ans, leur état moyen de santé est totalement corrélé avec le niveau d’optimisme mesuré initialement. Les plus optimistes sont toujours, au bout de deux décennies, ceux présentant la meilleure forme physique et mentale.
Dans les années soixante, c’est le Département de psychologie de la Mayo Clinic, dans le Minnesota, qui lance une étude similaire, qui s’étalera sur 30 années. Le résultat sera là aussi sans appel : les individus initialement identifiés comme « optimistes » ont vécu presque 20 % plus vieux que les autres, tout en présentant des capacités physiques et une qualité de vie bien meilleure.
Cest en 2001 que l’université du Kentucky réalisa à son tour une célèbre étude portant sur des congrégations religieuses, qui mit en évidence que les nonnes ressentant joie et bonne humeur dans leur apostolat vivaient en moyenne 10 ans de plus que celles ayant éprouvé peu de satisfactions dans leur vie quotidienne.
En 2009 enfin, c’est l’université de Pittsburgh qui fit paraître les résultats d’une enquête démarrée dix ans auparavant sur un très large échantillon de femmes post-ménopausées de 50 à 79 ans. Après une évaluation initiale de leur niveau d’optimisme ou d’hostilité-cynisme (terme qui remplace dans cette étude celui de pessimisme), un suivi annuel fut réalisé qui démontrait que les femmes optimistes avaient été 10 % moins nombreuses à être atteintes de maladies cardiovasculaires et 15 % moins nombreuses à mourir. En revanche, le risque était accru de 16 % pour celles présentant l’attitude la plus hostile-cynique (pessimiste). La conclusion était évidente : Les femmes faisant preuve d’optimisme risquent moins que les autres de souffrir de troubles cardio-vasculaires que celles qui voient la vie en sombre et moins de risques de mourir prématurément, toutes causes confondues.
On pourrait poursuivre longuement la présentation de toutes ces études . Retenons simplement que, depuis soixante ans, leurs conclusions se recoupent de façon tout à fait cohérente autour d’une série d’idées simples, à savoir que les hommes et les femmes manifestant une forte tendance à l’optimisme :
- ont moins de jours d’arrêt-maladie que les autres,
- présentent une immunité renforcée face aux infections de toutes sortes,
- courent moins de risques d’être victimes d’un accident vasculaire cérébral,
- présentent moins de risques d’être atteints de certaines formes psychosomatiques d’asthme ou d’allergie,
- sont plus résistants au stress et aux épisodes dépressifs,
- ont un taux de survie supérieur aux autres après un infarctus,
- récupèrent plus rapidement après des chimiothérapies et ont des rémissions plus longues,
- vieillissent mieux, à la fois physiologiquement et psychologiquement, etc.
Et gardent toujours le sourire !
Extrait de l’Eloge de l’optimisme : Quand les enthousiastes font bouger le monde, le merveilleux livre de Philippe Gabilliet
A voir aussi : le site de la Ligue des Optimistes de France